La Fondation

Histoire

e 10 juillet 1923, lorsque le juge Henri ROLLET annonçait, dans le Journal officiel, la création de la Fondation Olga Spitzer, alors appelée Service social de l’enfance en danger moral (SSEDM), et reconnue d’utilité publique en 1928, personne n'aurait pu imaginer qu'elle deviendrait, plus de quatre-vingt-dix ans plus tard, l'une des institutions les plus influentes de notre pays dans le domaine de la protection de l’enfance.

publique en 1928, qui aurait pu se douter que plus de quatre-vingt-dix ans plus tard, elle serait l’une des plus importantes dans notre pays à se consacrer à la protection de l’enfance ?

Le juge ROLLET fut accompagné dans ce projet par le magistrat Adolphe AUBRY et trois femmes remarquables : Olga SPITZER, mécène, Chloé OWINGS, experte américaine en justice des mineurs et en travail social, et Marie-Thérèse VIEILLOT, assistante sociale et l'une des premières professionnelles du service social en France. À ses débuts, la Fondation avait son siège au Tribunal pour enfants et adolescents du palais de justice de Paris (Seine). Son objectif était de mener « des enquêtes et des démarches dans l’intérêt des enfants délinquants ou difficiles ».

Ainsi, les fondateurs ont posé les premières pierres de la protection socio-judiciaire des mineurs en milieu familial en France.

Henri ROLLET (1860 – 1934)
Premier magistrat au tribunal pour enfants
Dès le lancement de leurs activités, les fondateurs ont ressenti la nécessité d’évaluer de manière plus approfondie les besoins des enfants qui leur étaient confiés et de les protéger contre des conditions de vie jugées préjudiciables. Dans cette optique, ils ont ouvert en 1928 le foyer de Soulins à Brunoy, dans l’Essonne, un établissement d’accueil et d’observation. Cette initiative a ainsi marqué l’émergence d’un deuxième secteur de la protection de l’enfance : celui de l’observation et de la rééducation des « enfants non intégrables à l’école », véritable précurseur des actuels ITEP. Il est également important de rappeler que le Professeur Eugène MINKOWSKI fut le médecin psychiatre de cet établissement de 1926 à 1953.
Olga SPITZER
(1882 – 1971)
Philantrope active
Chloé OWINGS
(1883 – 1965)
Assistante sociale américaine
Marie-Thérèse VIEILLOT
(1888 – 1985)
1ère assistante sociale du Service Social de l’Enfance en Danger Moral (SSEDM)
Près de cinquante ans plus tard, l’Association composée alors de 10 établissements issus de ces deux institutions sera rebaptisée « Fondation Olga Spitzer » en hommage à sa bienfaitrice.

Bien que des foyers « d’observation et de rééducation d’enfants arriérés, malheureux ou difficiles » existaient à l’étranger, aucun dispositif similaire n’avait encore été mis en place en France. La Fondation Olga Spitzer, ou plus précisément le Service Social de l’Enfance en Danger Moral (SSEDM), qui était l'entité associative d'origine, peut donc être considérée comme un précurseur de la protection de l’enfance en France. À partir des années 1930, le SSEDM servira de modèle, voire de référence, pour les services sociaux auprès des tribunaux qui émergeront dans les principales agglomérations françaises. Les pratiques mises en place par les assistantes sociales de l’époque joueront un rôle clé dans l’établissement de l’une des principales formes légales de la protection de l’enfance : l’assistance éducative, inscrite dans l’article 375 du Code civil. De même, le foyer de Soulins deviendra rapidement un centre d’expérimentation et de formation pour les pionniers de la « rééducation ».

Les plus de quatre-vingt-dix années qui ont suivi la création du SSEDM témoignent d’un développement institutionnel considérable.

La Fondation Olga Spitzer se compose aujourd’hui de 28 Etablissements et Services répartis sur Paris, les départements de l’Essonne, des Hauts-de-Seine, et du Val-de-Marne. Elle emploie près de 800 salariés qui accompagnent plus de 11 000 enfants ou jeunes et leurs familles par an. 
 
 
Inscrites dans des missions d’intérêt général et d’utilité sociale, les activités de la Fondation sont autorisées, réglementées, contrôlées et financées par les pouvoirs publics :
  • l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) dépendant des Conseils départementaux,
  • les Agences Régionales de Santé (ARS),
  • les services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ),
  • la Sécurité sociale,
  • les Caisses d’Allocations Familiales (CAF).

a Fondation met en place des actions de prévention et de médiation, d’investigation et d’évaluation, ainsi que des interventions éducatives et sociales, des suivis médico-sociaux et des prises en charge médico-psychologiques.

S'appuyer sur les besoins de l'enfant dans leur triple dimension éducative, pédagogique et sanitaire, penser les parcours dans et hors les murs, prendre en compte les attentes de leurs parents. Ces principes réaffirment avec force les convictions théoriques qui sous-tendent les pratiques de la Fondation, bien au-delà des seules orientations législatives.

 

Depuis ses débuts, la Fondation Olga Spitzer structure son action autour du soin, de l’éducatif et du pédagogique, car elle considère le lien entre l’expression comportementale et les manquements éducatifs comme essentiel à son intervention

Ainsi, dans une perspective humaniste, chaque établissement s’inscrit dans le champ de la psychothérapie institutionnelle afin de mieux prendre en compte la globalité du sujet, sa place dans la ville et la multiplicité des transferts adressés à l'institution, et à tous ses professionnels.
Si la psychanalyse reste l'outil de compréhension des mouvements psychiques, elle n'est plus pour autant le seul vecteur des soins. Les prises en charge se sont depuis largement enrichies et diversifiées en particulier des pratiques systémiques et cognitivo-comportementales selon les secteurs d'activités et selon les besoins des jeunes accueillis.
Dans ce contexte d’évolutions des soins, de réformes institutionnelles, législatives, et de transformation de notre société, le temps est venu de réaffirmer notre attachement à nos valeurs partagées, de rappeler notre identité et notre philosophie inscrites dans notre Charte, à travers notre Projet associatif.
Notre Fondation positionne l’enfant, l’adolescent, en lien avec sa famille, au centre de son action.
Ainsi, l’article 1 des statuts indique :
 

L’association dite Fondation Olga SPITZER, fondée en 1923 sous le nom de Service Social de l’Enfance en Danger Moral a pour but de concourir à

  • la protection des enfants, des adolescents et des jeunes majeurs, qu’ils soient en danger dans leur milieu ou perturbés sur le plan psychologique ;
  • la réinsertion de ces jeunes dans leurs familles et dans leur environnement : structures scolaires –  sociales – professionnelles – de loisirs…

par

  • des actions de prévention ;
  • des interventions éducatives et sociales ;
  • des suivis et prises en charge médico-psychologiques ;
  • et des contributions à la recherche et la mise en place de mesures nouvelles de protection et de prise en charge de la jeunesse.