aos ra 19 book

37 L’AED – SPPE de Paris Une action éducative d’aide à do- micile (AED), mesure reconductible tous les 6 mois, peut être proposée aux familles. Trois services de l’Asso- ciation mettent en œuvre des me- sures administratives de protection de l’enfance. • le Service de Prévention et de Protection de l’Enfance de Paris (SPPE); • le Pôle d’AEMO Morard, sur le 14e arrondissement de Paris; • le Service Social de l’Enfance des Hauts-de-Seine (SSE 92). L’action éducative à domicile est l’une des quatre modalités de l’aide à do- micile définie par l’article L.222-3 du Code de l’Action Sociale et des Fa- milles (CASF). Elle est attribuée, sur sa demande ou avec son accord, à la mère, au père ou à défaut, à la per- sonne qui assure la prise en charge effective de l’enfant, au mineur éman- cipé ou au jeune majeur de moins de 21 ans, rencontrant des difficultés matérielles, éducatives et/ou psycho- logiques (article L.222-2 du CASF). Elle vise à rétablir la place éduca- tive des parents auprès de leur(s) enfant(s) et à renouer les liens fami- liaux. Si la relation parents-enfants constitue l’axe d’intervention principal de cet accompagnement, l’environne- ment social élargi de l’enfant est éga- lement pris en compte. Le SPPE de Paris est également missionné pour la réalisation de man- dats d’évaluation, d’une durée de quatre mois non reconductible, qui ont pour but d’apporter: • une aide à la décision pour les ser- vices de l’Aide Sociale à l’Enfance et pour les services demandeurs; • une aide à la famille pour analyser ses dysfonctionnements et mobiliser ses ressources personnelles; • enfin, dans le cadre d’actions collec- tives, ces services sont susceptibles d’apporter, en lien avec d’autres par- tenaires, des réponses pertinentes au regard des besoins émergeants sur des territoires donnés. Nous constatons une progression constante du nombre des mesures d’évaluation confiées à notre service puisqu’en moins de dix ans cette activité a doublé (6% en 2008 contre 12,47% en 2017). La qualité de travail des binômes tra- vailleur social/psychologue est recon- nue par l’Aide Sociale à l’Enfance et les partenaires qui sollicitent de plus en plus la mise en œuvre de mandats d’évaluation dans les situations parti- culièrement complexes. Aussi, le service est amené, dans un très grand nombre de situations d’évaluation à adresser une Informa- tion Préoccupante avec une disparité très importante d’un secteur à l’autre (74% sur le 17ème contre 20% dans le 19ème arrondissement avec une moyenne de 48,74% pour l’ensemble du service). Cette situation est liée au fait que les familles auxquelles est proposée cette mesure sont celles avec lesquelles les services de pre- mière ligne ne parviennent ni à éva- luer, ni à proposer un accompagne- ment éducatif, familles qui sont le plus souvent réticentes à l’intervention. Par ailleurs, la mesure d’évaluation est souvent proposée lorsque, lors du rendez-vous de signature, les re- présentants de l’ASE et du SPPE se trouvent confrontés à une probléma- tique particulièrement préoccupante, dans laquelle une mesure d’AED ne peut être proposée d’emblée. Sur le service d’AED, les caractéris- tiques des familles peuvent se rap- procher de celles de familles suivies en AEMO. La proportion d’interventions se fait à l’instar de l’AEMO par les services sociaux scolaires (50% sur l’année 2017). Les orientations opérées par les ser- vices sociaux de proximité sont de l’ordre de 5%, chiffre stable depuis plusieurs années. Les orientations par les établissements ou services médico-sociaux sont de 13% et celles en provenance des PMI/ADE- MIE/centres maternels sont de 6%. Ce chiffre relativement bas n’est pas sans interroger. En effet, ces services de première ligne étant les plus à même de repérer les situations fami- liales précaires ou fragiles et de les orienter vers un accompagnement éducatif précoce dont les effets ne sont plus à démontrer. Éléments relatifs à l’enfant Les signes de souffrance psychique ou affective chez les enfants (28% des nouvelles mesures) ainsi que des difficultés comportementales de la part des enfants (27%) sont mis en avant par les services à l’origine de la demande d’intervention. Les suspicions de violence physique sont signalées dans 8% des situa- tions, donnée qui était stable depuis plusieurs années mais en progres- sion de 4% par rapport à 2015. 12% des enfants orientés vers le ser- vice rencontrent des problèmes dans le cadre scolaire: absentéisme, échec scolaire ou déscolarisation, alors que 15% d’entre eux vivent des difficultés d’apprentissage. 5% des mineurs présentent un retard de développement. Éléments relatifs aux parents Des carences éducatives sont repé- rées dans 32% des situations adres- sées au service. Les conflits conjugaux, stables cette

RkJQdWJsaXNoZXIy Mzc4NDM=