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36 contacts des enfants pris en charge par le service avec leur père restent difficiles puisque seulement 52% d’entre eux ont une relation continue ou régulière avec ce dernier (55% en 2015 et 47% en 2014). Malgré le caractère contraint de la me- sure, à l’instar de l’AEMOde l’Essonne, pour 30% des mineurs (pourcentage similaire en 2015 et 2014), les parents ne se sont jamais déplacés jusqu’au service pour réaliser les entretiens et ont alors été rencontrés à leur domicile ou sur une des antennes du SSE afin de faciliter leur déplacement. Sur Paris, la difficulté est de mobiliser certaines familles aux premiers entre- tiens. Le service doit déployer diverses stratégies pour arriver à réaliser cette évaluation: multiplication des courriers en recommandé, interventions de la direction du service, visites à domicile au bout de deux convocations non honorées, demande d’audiences ou de rappel par les magistrats. Mesures en amont À Paris , certaines situations ont pu faire l’objet de plusieurs signalements avant saisine du juge pour enfants ou être préalablement traitées dans le cadre de l’aide éducative à domicile. Pour 69.04% des mineurs (72% en 2016), la MJIE représente la première mesure éducative. 4.67% des situa- tions avaient déjà bénéficié d’une pre- mière MJIE. 9.28% des enfants ont été placés avant la MJIE. Ce chiffre est régulière- ment en augmentation. Il s’agit soit de placements en urgence pour lesquels le magistrat souhaite disposer d’élé- ments pour maintenir le placement, soit pour trouver une solution adaptée dans la famille élargie ou dans l’envi- ronnement de l’enfant. Pour les autres situations, il peut s’agir d’évaluer la fai- sabilité d’un retour en famille. Dans le département de l’Essonne, nous constatons: • une nette augmentation du nombre d’enfants ayant bénéficié d’une mesure d’aide éducative à domicile avant l’intervention du service (+ 12 points de pourcentage entre 2016 et 2017). Nous pouvons faire l’hypo- thèse que cela soit un effet de la loi du 5 mars 2007 qui tend à privilégier le cadre de la contractualisation, sans qu’il n’ait permis la résolution des difficultés repérées. Ainsi c’est généralement l’aggravation du dan- ger et/ou l’absence d’implication des parents dans le cadre de cette me- sure contractuelle qui conditionnent l’entrée dans le cadre judiciaire; • une augmentation du nombre d’en- fants ayant bénéficié d’une AEMO (+ 8 points de pourcentage entre 2016 et 2017). On peut émettre l’hypo- thèse qu’après une mesure judiciaire en milieu ouvert, il y ait eu nécessité à effectuer ce travail d’investigation pluridisciplinaire. En effet, un nou- veau signalement et la nécessité de ré-ouvrir un dossier d’assistance édu- cative peuvent justifier une évaluation approfondie, notamment sur le déve- loppement de l’enfant et le fonction- nement familial avant de prendre de nouvelles décisions sur le fond. Le nombre de mineurs concernés par des mesures antérieures, dans un cadre administratif ou judiciaire, vient mettre en lumière toute l’importance pour les professionnels de repérer et de tenir compte du parcours institu- tionnel de l’enfant au sein de sa propre histoire. Ces enfants ont en effet connu, parfois dès le début de leur vie, les interven- tions des services sociaux. Des me- sures ont été préconisées qui, parfois, n’ont pas été mises en place (soin psy- chologique) ou n’ont pas été ordon- nées (placement) et il est impératif à la fois de connaitre ce qui a été préconisé et ce qui a été mis en oeuvre avant de proposer de nouvelles mesures. Contextualiser, mettre en perspective le parcours de l’enfant, l’évolution de la situation familiale est indispensable tout comme prendre en compte les données incontournables que sont: le dossier du tribunal, les éléments transmis par le mineur et ses parents, les échanges avec les partenaires. Ce sont tous ces éléments sur lesquels s’appuie l’équipe pluridisciplinaire pour élaborer les préconisations adressées au juge des enfants. Mesures concomitantes Dans l’Essonne , 6% des mineurs étaient placés en structure éducative, spécialisée ou en pouponnière au début de la mesure. Dans ces situa- tions, bien souvent, les magistrats sou- haitent avoir un éclairage de la situa- tion lorsque les enfants ont été placés en urgence ou si un retour en famille est envisagé. Concernant les mesures concomi- tantes: • 19% des mineurs suivis font l’objet d’une mesure concomitante à la décision d’AEMO (27% en 2015 et 2014). Ces mesures, qui peuvent être ordonnées par le magistrat (AGBF 8%, MJIE 2%) sont parfois le moyen, dans les situations de dan- ger avéré, d’une intervention rapide dans la famille si tant est qu’il existe une liste desmesures en attente pour l’une ou l’autre des mesures. Il est par ailleurs à noter que 3% de ces mesures ordonnées par la juridic- tion sont concomitantes à des AEMO exercées sur un autre département. Elles concernent généralement des séparations parentales, ce qui rend particulier l’accompagnement éducatif à mettre en oeuvre et mobilise davan- tage les travailleurs sociaux en termes de distance, d’accès à l’enfant et aux parents, de partenariat, et peut poser également des difficultés pour le ser- vice (capacités de prise en charge et facturation). Il peut s’agir par exemple demesures ordonnées pour assurer la préparation avec le parent de la venue de son(ses) enfant(s) et leur protection sur des temps de DVH au bénéfice du parent n’ayant pas la résidence. Outre celles ordonnées par le magistrat, ces mesures concomitantes peuvent également être l’intervention d’un service de TISF (2%), ou, pour les 4% restant, une expertise psychiatrique, une curatelle, un accueil en CHRS, une prise en charge en SESSAD ou en ITEP…

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