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33 Mesures en amont Dans le département des Hauts-de- Seine , pour la majorité des AED, l’in- tervention du service est la première mesure de protection de l’enfance qu’a connu la famille. Dans 9% des cas, le mineur avait fait l’objet d’une précédente intervention dans le même cadre et pour 7% d’entre eux, l’AED fait suite à une mesure d’AEMO (dont 6.5% une AEMO par notre As- sociation). Pour 3% des familles, une MJIE a précédé la proposition d’une AED. D’autre part, 5% des familles ont connu une autre mesure d’aide, soit une aide à domicile (ex. TISF), soit une mesure judiciaire d’aide à la gestion budgétaire et familiale (MJAGBF). En ce qui concerne les mesures d’AEMO, pour seulement un tiers, environ 35%, l’intervention du service est la première mesure de protection de l’enfance concernant ce mineur; une mesure d’AED a précédé l’AEMO pour 15% des mineurs, une mesure judiciaire d’investigation éducative (MJIE) pour 20% d’entre eux. Environ 17% des mesures d’AEMO font suite au placement d’un enfant. Sur ce département, les mesures d’AED sont majoritairement des premières interventions de protec- tion de l’enfance, avec relativement peu de mesures d’aide, notamment administratives, conduites en amont. Pour l’AEMO, la majorité des familles (55%) a connu une autre intervention judiciaire pour le mineur, que ce soit une investigation, un placement, une AEMO, ou une MJAGBF) et 17% une mesure administrative, principale- ment AED, mais aussi une autre aide à domicile ou un accueil temporaire. En Essonne , nombre d’enfants suivis a déjà bénéficié de mesures d’accompagnement éducatif dans un cadre administratif (AED: 18% contre 13.8% en 2015 et 21.5% en 2014), un effet de la loi du 5 mars 2007 tend à privilégier le cadre de la contractua- lisation, sans qu’elles n’aient permis la résolution des difficultés repérées. Ainsi c’est généralement l’aggrava- tion du danger et/ou l’absence d’im- plication des parents dans le cadre de cette mesure contractuelle qui conditionnent l’entrée dans le cadre judiciaire. Dans ce contexte, nous avons affaire à des familles et des enfants aux situations extrêmement dégradées et souvent rompus aux intervenants sociaux. D’autres mi- neurs ont déjà connu une mesure de protection (retour de placement: 21% contre 18.9% en 2015 et 18,3% 2014), l’objectif de notre interven- tion est alors d’amener les parents à favoriser le lien avec leur enfant, à soutenir la dynamique intrafamiliale à étayer l’exercice de leur autorité pa- rentale. Il importe que l’enfant puisse se développer dans son milieu naturel de vie sans que sa santé, sa sécurité et son bon développement physique, affectif, intellectuel et social ne soient compromis. Or, dans ce contexte, les familles ont beaucoup de mal à sup- porter la mise en œuvre d’une me- sure d’AEMO, d’autant plus, lorsque nous avons été à l’origine de l’orien- tation de placement. En effet, bien souvent, l’enfant comme les parents souhaiteraient pouvoir recouvrer un statut de «famille normale» – comme ils le disent dans nos questionnaires d’expression. Dans ces configura- tions, la mise en œuvre de la mesure requiert souplesse et créativité. Le travail pluridisciplinaire et partenarial prend, là aussi, tout son sens. Ce travail est encore plus complexe et apparaît surtout paradoxal à la fa- mille lorsque la mesure d’AEMO est ordonnée pour travailler avec l’enfant et ses parents à la réalisation d’un placement. Par ailleurs, les magistrats semblent avoir davantage le souhait de recueil- lir des éléments sur le fond avant de statuer: MJIE (30% contre 27,7% en 2015 et 21.9% en 2014). L’augmen- tation de ce pourcentage depuis plu- sieurs années témoigne d’ailleurs de la gravité de la situation des mineurs et des familles que nous avons à accompagner puisque la juridiction a besoin d’une évaluation plus appro- fondie de la personnalité du mineur ou de la problématique familiale avant de statuer sur une mesure protectrice pour l’enfant alors que les signale- ments adressés au parquet sont gé- néralement étayés d’une évaluation de qualité. Enfin, 23% des mineurs ont déjà bénéficié d’une mesure d’AEMO. Il peut s’agir ici d’enfants ayant vu leur mesure d’AEMO renouvelée à l’issue de la première échéance. Mesures concomitantes Sur les Hauts-de-Seine , pour la ma- jorité des mineurs, l’intervention du service est la seule dans le cadre de la protection de l’enfance. Les aides à domicile dans un cadre administra- tif (ex. TISF) sont maintenues pour environ 4% des mineurs (AED ou AEMO) avec peu ou pas d’accueils de jours éducatifs et des accueils de jour médicosociaux pour globalement 3% des mineurs, 5% dans le cadre de l’AED. Des MJIE ont été conduites pendant l’exercice de la mesure pour 3% des AEMO et 0.4% des AED. Un faible pourcentage de mineurs a connu une mesure d’accueil ou de placement pendant la mesure d’AED ou d’AE- MO. Pour 2% des mineurs suivis, le place- ment chez un tiers est accompagné d’une mesure d’AEMO. En Essonne , 19% des mineurs sui- vis font l’objet d’une mesure conco- mitante à la décision d’AEMO contre 27% en 2015 et 2014. Ces mesures, qui peuvent être ordonnées par le magistrat (AGBF 8%, MJIE 2%) sont parfois le moyen, dans les situations de danger avéré, d’une interven- tion rapide dans la famille si tant est qu’il existe une liste des mesures en attente pour l’une ou l’autre des me- sures. Il est par ailleurs à noter que 3% de ces mesures ordonnées par la juridiction sont concomitantes à des AEMO exercées sur un autre département. Elles concernent, dans ces situations, généralement des séparations parentales, ce qui rend particulier l’accompagnement éducatif àmettre enœuvre et mobilise davantage les travailleurs sociaux en termes de distance, d’accès à l’enfant et aux parents, de partenariat, et peut poser également des difficultés

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