aos ra 19 book

31 Parcours de l’enfant À Paris, un grand nombre de familles vivent dans des conditions de vie pré- caires, confrontées à des difficultés économiques et sociales importantes (hôtel, chômage, surendettement, situation irrégulière) qui exacerbent les tensions. Sur l’ensemble des territoires, la plu- part des familles sont monoparen- tales, isolées. Et les enfants vivent seuls avec leur mère. Concernant les problématiques rencontrées , les dominantes varient d’un département à l’autre. Sur le territoire parisien, les conflits conjugaux concernent 25% des en- fants, les violences conjugales 15%, et les troubles psychiques 22%, avec une carence éducative pour 25% des mineurs, et troubles de l’appren- tissage pour 9% d’entre eux. Beau- coup de parents sont porteurs d’un traumatisme précoce (maltraitance, abandon, violence, placement) qui s’exprime par de la maltraitance ou un dysfonctionnement de leur propre parentalité avec l’induction de troubles chez l’enfant (secret de famille, risque de reproduction trau- matique). Dans les Hauts-de-Seine , le ser- vice assure des mesures d’AED et d’AEMO. Les carences dans l’exercice paren- tal sont identifiées de manière mar- quée: de l’insécurité générale vécue par l’enfant pour 19% des mineurs; l’absence de soins pour 22% des mineurs. La souffrance physique est indiquée pour environ 15% des mi- neurs. Des conflits parent-enfant sont relevés pour 18% des mineurs. Le risque le plus souvent cité est la souffrance psychique, que ce soit dans le cadre administratif ou judi- ciaire, elle concerne plus de 50% des mineurs, avec des difficultés d’ap- prentissage relevées pour presque un tiers des mineurs, 32% pour l’AED et 27% pour l’AEMO, des troubles du comportement pour 11%, 14% pour l’AED et 10% pour l’AEMO, et des pathologies parentales identifiées pour 14% des mineurs, 16% en AEMO et 6% en AED. Sur le territoire de l’Essonne , toutes tranches d’âge confondues, les carences éducatives représentent 57,25% de la totalité de l’échantil- lon et 61,41% pour les moins de 6 ans, et les négligences parentales représentent 39,42% de la totalité de l’échantillon et 39,67% pour les moins de 6 ans. Les carences édu- catives et les négligences parentales apparaissent toujours au premier plan, avant les troubles du compor- tement et les conflits de garde où l’enfant peut être instrumentalisé - à noter que les moins de 3 ans sont moins touchés par cette probléma- tique avec seulement 5,77% d’en- fants concernés. La moitié des mineurs suivis par le service évoluent dans un climat de violences conjugales: 48,01% pour la totalité de l’échantillon et 50,54% pour les moins de 6 ans. Les éléments recueillis, à partir de l’enquête statistique réalisée au cours du dernier trimestre 2017 dans l’Essonne, mettent en exergue que 26,64% des enfants sont victimes de mauvais traitements ou de sé- vices sexuels avérés ou suspectés de l’être, contre 19.3% en 2015, et 15,9% de violences psycholo- giques. Il est particulièrement inquiétant de noter l’importante augmentation du nombre d’enfants victimes de mal- traitance physique au cours de ces 4 dernières années (+10,5 points de pourcentage depuis 2014) alors même que le nombre d’enfants sui- vis, âgés de moins de 6 ans, pour lesquels les éléments de danger sont plus difficilement repérables ou visibles - ceux-ci n’étant pas toujours scolarisés, socialisés, ou dotés du langage -, ne cesse de croître. Sur la totalité de l’échantillon, la souffrance psychologique apparaît comme le premier motif de danger signalé concernant l’enfant (52,74%), suivi par les difficultés d’apprentis- sage (31,24%), la problématique du lien (25,56%) et les violences phy- siques (19,76%). Concernant plus spécifiquement les moins de 6 ans, qui représentent 30% des mineurs suivis, la souf- france psychologique et la problé- matique du lien sont les premiers facteurs de danger repérés. Or, ceci est particulièrement inquiétant au re- gard des incidences des troubles de l’attachement sur le développement de l’enfant, tant affectif que social et cognitif, comme cela a été souligné lors de la Conférence de Consensus organisée par le Ministère.

RkJQdWJsaXNoZXIy Mzc4NDM=