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25 Les jeunes et leurs familles L’Association Olga SPITZER œuvre depuis 95 ans dans le champ de la protection de l’enfant. Elle a innové tout au long du siècle dernier et continue de le faire aujourd’hui. Pour répondre aux besoins en constante évolution, l’Association s’attache à mieux connaître les attentes des familles comme le fait notamment le SSE de l’Essonne, dont la restitution est reprise ci-après. L’Association s’attache aussi à mieux connaître les spécificités des familles et des jeunes accueillis sur les terri- toires d’implantation. Pour aller plus loin, l’Association investira dans des outils lui permettant d’affiner les sta- tistiques et d’en faire l’analyse. Les missions de protection de l’en- fance, qui représentent 70% de l’ac- tion globale associative, sont mises en œuvre à travers quatre Services Sociaux de l’Enfance (SSE) implan- tés dans les départements de Paris, des Hauts-de-Seine, du Val-de- Marne et de l’Essonne. L’expression des familles suivies en AEMO Une enquête réalisée en décembre 2017 par le SSE 91 L’expression et la participation des personnes accompagnées ré- pondent à l’une des priorités de la loi 2002-2 rénovant l’action sociale et médico-sociale, qui a voulu affirmer davantage la place et les droits des usagers. Pendant 11 ans, le Service Social de l’Enfance de l’Essonne a proposé des réunions de parents annuelles, le samedi matin dans chaque antenne, selon une formule bien définie, afin que les familles puissent s’exprimer sur les modalités d’accompagne- ment que nous mettons en œuvre. Néanmoins, cette modalité a semblé moins convenir aux parents, ces der- nières années, le nombre de partici- pants diminuant. En 2013, forts des recommandations de bonnes pratiques éditées par l’Anesm sur cette question 1 , il nous avait semblé important de proposer également un questionnaire. En effet, certains parents ne souhaitent pas se retrouver avec d’autres pour évoquer ce qui leur paraît intime, d’autres ne sont pas à l’aise avec l’écrit et pré- fèrent pouvoir s’exprimer de vive voix. Notre souci est de donner à cha- cun la parole tout en lui garantissant la confidentialité, intrinsèque à nos actions. En novembre 2017, nous avons pro- posé, une nouvelle enquête aux fa- milles des 931 enfants pris en charge dans le cadre d’une mesure d’AEMO, afin de recueillir leur avis mais aussi leurs remarques et suggestions sur nos interventions. Les parents étaient invités à répondre sur la base du volontariat et de façon anonyme et confidentielle à un ques- tionnaire. Connaissant les difficultés matérielles de certaines familles, nous avons joint une enveloppe affranchie afin que cet aspect ne constitue pas un frein à la réponse. Les questions portaient sur la qualité de l’accueil et le déroulement de la mesure en termes de: • droit; • clarté des informations; • écoute, soutien; • accompagnement; • rythme et lieux de rendez-vous. mais aussi sur le sentiment que cha- cun pouvait avoir quant à: • l’évolution de la situation familiale; • la possibilité d’expression sur les préconisations transmises au ma- gistrat; • au fait que notre intervention leur permette une meilleure compré- hension des besoins de leur(s) enfant(s) et des décisions prises par le magistrat. Enfin, une place était également ré- servée aux observations ou sugges- tions. L’analyse des réponses, soit 13.1% (21.1% en 2015) des questionnaires envoyés, va nécessairement consti- tuer une aide pour les profession- nels dans l’évaluation réflexive qu’ils conduisent sur leur pratique. Nous avons reçu 119 réponses aux 906 questionnaires adressés aux parents dont au moins un enfant fait l’objet d’une mesure d’AEMO, soit 13.1%. Ce taux de réponse, inférieur de près de 8 points à celui proposé en décembre 2015 nous interroge. Nous pouvons peut-être le mettre en lien avec la perception des profes- sionnels d’avoir à intervenir auprès de familles de plus en plus résis- tantes, aux problématiques multiples et complexes. Les parents se sont moins mobilisés peut-être aussi rom- pus aux questionnaires d’expression et de satisfaction qui se multiplient aujourd’hui dans la vie quotidienne. Nous pouvons également envisager qu’ils estiment pouvoir le faire facile- ment et directement auprès des pro- fessionnels du service. La mesure d’AEMO est exercée en vertu d’une décision du juge des enfants dans le cadre de l’assis- tance éducative (art. 375 et suivants du Code civil). Il s’agit d’une mesure contrainte. Le taux de réponses reste significatif puisque les familles sont, dans un premier temps, opposées à l’accompagnement éducatif et recon- naissent peu, voire pas du tout, leurs difficultés. 1 Anesm - Recommandation de bonnes pratiques «Expression et participation des usagers dans les établissements relevant du secteur de l’inclusion sociale» – Mars 2008.

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