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19 L’activité L’avis du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) intitulé «La protection de l’enfance, un angle mort des politiques publiques de la jeunesse» s’alarme de la situation des jeunes placés dans le cadre de l’Aide Sociale à l’Enfance. Le constat est sans appel «le jour de leurs 18 ans, 30% des jeunes sont mis à la rue, en «sortie sèche». Et un tiers des jeunes sans domicile fixe que l’on trouve dans les centres d’hébergement ou les soupes populaires sont passés par l’ASE […]. Seuls un tiers des jeunes majeurs placés, soit 21 000 d’entre eux, bénéficient de contrats [jeunes majeurs] pour des durées de plus en plus courtes. La charge incombe aux départements, dont les finances sont de plus en plus exsangues, et qui ont beaucoup réduit leur soutien. Dans son rapport le CESE propose de remettre l’État au cœur du dispositif en créant un Fonds national de péréqua- tion des dépenses de protection de l’enfance, de garantissant une prise en charge jusqu’à la fin des études ou un premier emploi stable. Il souhaite aussi développer le parrainage, en allouant des ressources pérennes aux associa- tions départementales d’entraide des personnes accueillies à la protection de l’enfance qui fédèrent notamment des anciens de l’ASE, très concernés, et pouvant apporter un vrai soutien en montrant aux plus jeunes qu’on peut «s’en sortir». L’Association doit offrir aux jeunes accueillis une orientation, et les aider à entrer sur le marché de l’emploi. C’est l’un des objectifs que nous devons atteindre dans les prochaines années. Concernant la question de l’adhésion aux fédérations, une forte implication est demandée au niveau de la Direc- tion générale et des Directions d’éta- blissements afin de peser sur les orien- tations politiques de ces instances. Les enjeux et les conséquences pour l’Association l’imposent. Les associa- tions ne peuvent porter seules les pro- blématiques du secteur. Pour revenir à l’activité, c’est dans le contexte détaillé par notre Président, que les établissements et services ont mené à bien leurs objectifs d’activité sur l’année 2017. L’activité est relativement stable sur l’ensemble des services de l’Associa- tion excepté sur deux établissements médico-sociaux.Au demeurant, il nous faut rester très vigilants sur cette ques- tion et faire de cet indicateur une prio- rité pour chacun d’entre nous. Le Milieu ouvert Les services d’AEMO, (le SSE 92, le SSE 91, le SSE 94 et l’AEMO de Pa- ris) habilités en 2013 et 2015, et dont le dossier est en cours d’instruction pour la majorité d’entre eux, ont accompa- gné cette année 6273 enfants (pour une capacité théorique de 6 767 mi- neurs), dont 501 âgés de moins de 3 ans (ce qui représente 8%des enfants suivis), et qui traduit des situations de dangers complexes. Il a donc été décidé que chaque tra- vailleur social bénéficie d’une forma- tion sur l’observation du tout petit. Des projets ont par ailleurs été développés et seront détaillés dans le chapitre sur les projets des services. L’ensemble des services du milieu ouvert est très largement sensibilisé à cette problématique. Le léger fléchissement d’activité de certains services s’explique notam- ment par le départ de personnels et la difficulté de recrutement. Il est donc important d’anticiper autant que faire se peu les changements de personnel afin d’assurer une continuité dans les suivis. La GPEC nous procurera je le souhaite cette visibilité. Concernant le Service de Prévention et Protection de l’Enfance de Paris (SPPE), cette année enregistre en- core un léger déficit d’activité de 9% qui s’explique principalement par un turnover important des mesures, 50% en 2017. Cela entraîne des pertes de journées facturables représentant le temps incompressible entre la sortie d’une mesure et l’entrée d’une nou- velle. Ce point a été abordé lors d’une ren- contre le 17 mai dernier avec Madame VERSINI qui a rappelé la tenue pro- chaine de la réunion de l’Observatoire de la protection de l’enfance de Paris au cours de laquelle l’Association ne manquera pas d’exposer cette problé- matique. Au demeurant, les permanences d’accueil et de conseil éducatif (PACE) élargies à toutes les antennes du SPPE ont permis de contractualiser 6% des mesures. Au-delà de l’activité, l’ensemble des services de l’Association proposent de multiples ateliers, projets qui répondent aux besoins identifiés des jeunes et de leurs familles. Un travail conséquent a été mené au sein du SSE 91 afin d’aboutir en 2018 à la mise en place de visites en présence d’un tiers, ou le Groupe Parents, initié au SPPE, qui répond à un axe important du Projet associatif, à savoir l’implication et la participation des familles. Des ateliers sont mis en place au sein de l’AEMO de Paris notamment en di- rection des adolescents tel que le Pro- jet d’Accueil et d’Accompagnement Soutenu. Ces actions doivent être mieux valori- sées et plus visibles comme cela peut être le cas lors des rencontres débat mises en place par le SSE 94 (4 en 2017) ou les matinées de rencontre clinique du Service d’Écoute Psycho- logique Parents-Enfants D. W. Winni- cott (SEPPE) dont la dernière, qui s’est tenue dans le 5ème arrondissement de Paris et qui avait pour thématique

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