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13 Rapport moral du Président Voilà maintenant un peu plus d’un an que j’ai été élu à la Présidence de cette belle Association Olga Spitzer. J’ai rendu visite à de nombreux ser- vices et me suis entretenu avec les salariés. J’ai pu ainsi me pénétrer de l’action de notre Association, mieux saisir les méthodes de travail et l’acti- vité quotidienne des travailleurs so- ciaux en faveur des enfants qui leur sont confiés. J’ai mesuré leur enga- gement comme les difficultés qu’ils rencontrent. J’ai pu constater depuis un an la richesse des missions de notre Association mais aussi la com- plexité du secteur de la protection de l’enfance qui est en mutation. J’ai eu la chance d’arriver lors de la finalisation du Projet associatif que je prends comme un relais offert par mon prédécesseur Monsieur Bernard LANDOUZY; je le remercie encore, au nom de tous, pour son action pen- dant plus de 10 ans à la tête d‘Olga SPITZER. Ce Projet est une feuille de route qui nous rappelle d’où nous ve- nons et nous montre où nous allons. Et cela est d’une importance capitale dans ces moments mouvementés et changeants. L’année 2017 a été particulièrement riche en projets et en événements. Monsieur Le Directeur Général vous les relatera dans son rapport d’acti- vité. Cette tendance qui se confirme sur l’année 2018 répond à des évo- lutions majeures de notre secteur d’activité, qui connaît et continuera de connaître de profondes mutations. Je souhaite ici rappeler quelques points qui me paraissent essentiels pour la compréhension de l’évolution du secteur, et donc des choix déjà opé- rés par l’Association ou encore à venir. Aujourd’hui, les nouveaux enjeux ter- ritoriaux, qui répondent en partie à la diminution des financements publics, bousculent notre schéma habituel: vertical et bilatéral dans un rapport financeur/financé. Nous entrons de plein pied dans une période où les financements deviennent multiples et où la notion de territoire est pré- gnante. Les nouveaux financements peuvent se capter à plusieurs en réseau en contractant des alliances stratégiques. Il y a une évolution vers un entrepreneuriat social. Il est donc nécessaire, voire primor- dial, que l’Association construise des partenariats forts afin de répondre de façon efficiente aux appels à projets mais aussi de se positionner comme acteur incontournable du territoire en proposant des projets innovants. Ces projets doivent être portés avec des partenaires. Je veux prendre pour exemple La Maison des deux ponts, projet piloté par le CMPP Pichon Rivière en la personne du Docteur OUVRY, en partenariat avec l’inter secteur du 11ème arrondissement de Paris et les CATTP des 18ème et 19ème arrondissements. Ce projet très largement soutenu par l’Educa- tion nationale et la Mairie de Paris verra probablement le jour avant la fin de cette année. Je tiens à remercier Monsieur JUTANT et Madame JAR- DIN qui nous ont ouvert les portes des personnes qu’il était indispensable de rencontrer. Afin d’anticiper les actions à mener en amont de tout projet, un Comité ap- pels à projets et innovation se réunira pour établir les outils nous permettant d’être réactif dans nos réponses. Les réformes de la tarification en cours sur l’ensemble du secteur s’as- socient à une logique de prestations identifiables et évaluables. Cette lo- gique de prestation nous demande de clarifier notre offre de service et nous impose de valoriser nos prestations. L’outil de tarification Serafin-PH pour le secteur du handicap qui doit être mis en place en 2020 associera pour chaque besoin identifié, une presta- tion justifiée et un financement. Nous devons dès à présent nous approprier ce nouveau cadre d’analyse en cours d’expérimentation. En ce qui concerne les départements, financeurs importants s’il en est, la tension financière est grandissante en raison de la progression de leurs dé- penses obligatoires dans le domaine social: RSA, APA, mineurs non ac- compagnés, etc…Cela finit par impac- ter les organisations. On ne peut que constater aujourd’hui une tendance au glissement des missions vers les associations. Je pense notamment à la formalisation du Projet pour l’enfant dont le pilote est d’après la loi leDépar- tement. Pourtant, certains d’entre eux imposent aux associations d’en être à l’initiative. Cela questionne le parcours de l’enfant qui ne peut évidemment pas se réduire aux seules mesures d’AEMO/AED. Mais alors, serions- nous responsables de l’ensemble du parcours des enfants que nous accompagnons sur un temps déter- miné? Il est évident que non car nous n‘avons pas les moyens de mener à bien une telle coordination même si nous pouvons y apporter notre contri- bution. Nous ne pouvons pas ici nous substituer au Département.

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